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Le Champ Saint Père

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Pierre aux fées.Au sommet d'un coteau sauvage dont le pied baigne dans les eaux du Perron (rivière aux pierres), petit affluent de l'Yon, se dresse un groupe de quartzite, dit la « Pierre Folle » ou « Pierre aux Fées du Vigneau » .

Sa hauteur est de 23 m, avec une largeur moyenne de 19 à 20 m . Les roches présentent à leur sommet la forme d'un large fauteuil ; une caverne de 3,50 m de profondeur est creusée en entonnoir dans leur flanc : son ouverture a 2 m de haut sur 1,90 m de large . On l'appelle le Four des Fradets. [De farfadets : petits nains hantant jadis les cheminées]. La fontaine où ces lutins boulangers puisent leur eau porte également leur nom .

La prairie qui s'étend au pied du groupe est le rendez-vous général des Fradets du pays qui possèdent ou gardent des trésors. Ils y comptentleurs richesses ; à un moment donné, l'herbe disparaît sous un tapis d'argent, d'or et de pierreries tandis que d'autres fradets plus folâtres courent les veillées du Vigneau et de la Baffardière et font des niches àla bruyante jeunesse".

(Abbé F.Baudry .1863.)

Pierre auw féesLa Pierre aux Fées du Vigneau était l'un des passages favoris de la "Garache du Champ-Saint-Père", sorte de chèvre-garou C'était aussi le lieu de rendez-vous de nombreuses fées qui, pendant l'hiver, se réunissaient dans la nuit du samedi au dimanche . Jusqu'au onzième coup de minuit, elles filaient paisiblement puis menaient une sarabande infernale jusqu'àl'aube.

Seule "l'herbe aux dartres" pouvaient pousser aux endroits qu'elles avaient foulés .

Pour être efficace, cette herbe devait être cueillie le matin de la Saint-Jean, une heure après le lever du soleil .

 

oie003 Voici la légende la plus connue de Saint-Vincent-Sur-Graon : "Une oie fut lancée, un jour dans le souterrain du château. Cette oie, dont on suivait tous les mouvements par le moyen d'un fil, passa sous l'église du Champ-Saint-Père (à cinq km de là) pendant une cérémonie religieuse. Tout le monde l'entendant pousser des cris, on ouvrit la trappe (qu'un dallage en granit a remplacé depuis longtemps) et on la recueillit en grande pompe, comme un être favorisé par les fées, car les fées seules, disait-on, connaissent ces couloirs et ces labyrinthes souterrains .'Pour rappeler et perpétuer ce fait, un des prés de Saint-Vincent se nomme depuis lors le "Pré de l’Oie"

(Baudry : Antiquités celtiques de la Vendée .Traditions et Légendes).

L'ancienne église était située sur la place de l'église actuelle; un cimetière l'entourait.

 

A la Mothe-Freslon, tout près du Champ Saint Père

Bourg que vous connaissez, j’espère,

Un soir douze seigneurs, gais vivants, grands amis,

Devant un bon repas, à table s’étaient mis.

C’était Buor de la Mulnière

Lescours, de Béjarry, Bernon, la Marronnière,

Et sept buveurs fameux dont les noms sont omis

Dans le vieux manuscrit qui cite les cinq autres.

On les nommait les douze apôtres.

Ils avaient d’un accord commun,

Ne sachant trop quel parti suivre, résolu de n’en suivre aucun.

Ils préféraient banqueter, rire et vivre

Le plus gaiement possible, allant tantôt chez l’un

Tantôt chez l’autre, à tour de rôle,

Passant un mois dans chaque endroit,

Trouvant, comme c’était leur droit,

L’existence ainsi bien plus drôle.

Peut-être qu’un esprit étroit

Pourrait les accuser d’un excès d’égoïsme.

Mais dans ce temps, le vrai patriotisme

Auquel tout bon Français est maintenant tenu,

N’était pas encore connu.

C’est un sentiment tout moderne

Que fit germer la REVOLUTION

Dans le cœur de la nation

Quand elle mit au fond de la giberne

De tout soldat droit égal

Au bâton de maréchal.

Donc nos douze seigneurs n’ayant de préférence

Pour aucun des partis qui, plein d’acharnement,

Se disputaient alors la France,

En attendant que quelque événement

Vint les tirer de leur indifférence

Et faire pencher la balance,

Passaient leur vie à festoyer gaiement.

Il s étaient d’humeur folâtre,

Pendant que les bons mets et les vins capiteux

Venaient s’entasser devant eux

Et qu’un grand feu flambait dans l’âtre.

Voilà que, tout à coup, au milieu du festin,

Et tandis que chacun boit, rit, chante ou plaisante,

Un jeune étranger se présente.

Il a grande mine, air hautain

Pourpoint usé par la cuirasse,

Chapeau gris dont le bord se relève avec grâce

Orné d’un long panache blanc,

Epée au côté, dague au flanc.

« Messieurs, dit-il en entrant, je demande

L’Hospitalité pour ce soir ».

-« Soyez le Bienvenu ! Mais la règle commande,

Avant de vous laisser parmi nous asseoir

De s’assurer si vous êtes bien digne

De cette faveur très insigne. »

-« Et que dois-je faire ? Ordonnez ! »

-« Nous sommes tous buveurs déterminés,

Et pour entrer dans notre troupe

Il fut d’abord vider cette petite coupe. »

La coupe était, sans nulle exagération,

Large comme une assiette à soupe

Et profonde à proportion ;

Et jusqu’au bord elle était pleine.

L’inconnu la saisit et, d’un air triomphant,

Disant : »Ce n’est que jeu d’enfant ! »

Il la vida d’un trait et sans répondre haleine.

« Bravo ! firent, émerveillés

Nos douze apôtres. Mais veuillez

Nous dire votre nom, si ce n’est un mystère ».

-« Messieurs, permettez, moi justement de le taire.

Vous le saurez vive Dieu ! mais plus  tard

Et, comme tant parler, altère

A boire ! je ne suis ni félon, ni bâtard,

Et vous pouvez sans nulle injure

Trinquer avec moi, je le jure ! »

 

Et bientôt le festin reprit

Une animation nouvelle ;

Les joyeux propos où l’esprit

Des gais convives se révèle

Se croisèrent de tous côtés.

Ensuite l’on parla de guerre, de tactique

Et des malheurs du temps et de la politique,

Du roi qui de ses chiens s’est enfin dégoûté.

On fit une critique amère

Des actes de la Reine-Mère

« Jeune inconnu, n’auriez-vous pas été

A VIMORY , ce combat si vanté ? »

-« Vous voulez plaisanter sans doute.

Belle victoire, en vérité !

Grand honneur de mettre en déroute

Un troupeau de valets et de palefreniers

Qui pour drapeau portaient fièrement une longe

Une étrille avec une éponge. »

Chacun de rire : »Oh ! Oh ! vous reniez

Le Balafré ! Vous tenez donc, jeune homme,

Pour le parti des excommuniés.

Vimory

Le Balafré

repas-noce

Vous sentez le fagot. – « En somme

Le Béarnais me plairait beaucoup mieux

Que le Lorrain ambitieux. »

-« Ne dit-on pas qu’il a fait afficher à Rome

Sa protestation sur le dos de Pasquin

Et de Morforis ? » -« C’est vrai ! le Sixte-Quint

En a fait un nez long d’une aune,

Et les cardinaux ont ri jaune. »-« Vous savez qu’il possède encor d’autres talents.

S’il a du courage à revendre

C’est aussi l’un d e nos plus verts galants ;

Pour le moment la belle Corysandre

Avec lui se montre fort tendre »

-« Eh la dame a du goût ! » - « Oui, mais le Balafré !

Pendant ce temps, pouvant manœuvre à son gré,

Se fortifie et sent croître son espérance

D’escamoter un jour le trône de France. »

--« Ventre-saint-Gris ! Quel appétit !

Le duc est encor trop petit

Pour un morceau de cette taille.

Il n’y tâtera pas, à coup sûr, sans bataille ! »

-« Assez de politique, et changeons de propos !

Nous avons à vider encore bien des pots.

Il ne faut pas que pour le Guise

Notre gaieté tombe et s’épuise. »

Et chacun retrouvant aussitôt son entrain

C’était à qui dirait le plus joyeux refrain,

La plus grosse plaisanterie

Dans ce tournoi de beuverie.

Les champions ne pouvant plus tenir

Leu verre, par forfanterie

Buvaient encor pour la soif à venir.

Plus d’un se contenta cette nuit, sous la table,

D’un lit dur et peu confortable.

Le lendemain matin, quand l’inconnu

Voulut partir et chercha ses bagages,

Il n les trouva plus : « Où diable sont mes pages ?

Mon cheval, qu’est-il devenu ?

Aujourd’hui, cependant, je dois partir sans faute ! »

Très mécontent, il va trouver son hôte

« ça Monsieur, lui dit-il, suis-je donc prisonnier ? »

-« Non, mais vous ne pouvez pas nier

Qu’hier vous nous avez priés d’être des nôtres

Et rester tout un mois ici,

Notre règle le veut ainsi. »

-« Hélas ! vous me semblez douze joyeux apôtres,

Mais je ne puis rester parmi vous plus longtemps. »

-« Il le faut cependant ! » - « Mon hôte,

Fit-il, tenant la tête haute,

Je veux partir, et dans quelques instants

Que vous et vos amis soyez ou non contents.

De loisirs, je dois être avare. »

-« Vous resterez, vous voilà pris ! »

-« Je partirai, Ventre-Saint-Gris !

Car je suis le Roi de Navarre ! »

 

Je vous laisse à penser quel fut l’étonnement

Général à cette parole.

Tous étaient même un peu confus, vraiment,

Et ne savaient pas trop comment

Ils se tireraient de leur rôle

Mais le ROI reprit : »Vive Dieu !

Je ne puis approuver votre façon de vivre.

Ce n’est pas MOI qui dois demeurer en ce lieu

Mais c’est vous qui devez me suivre.

Messieurs, à vivre ainsi, vous devenez trop gras.

Cette oisiveté dont enfin je vous délivre

Vous pèse, je le vois rien qu’à votre embarras.

Je vous crois l’âme bien trempée.

Vous ne laisserez pas rouiller votre épée,

S’amollir votre cœur et s’engourdir vos bras.

De vos petits vins blancs vous ne seriez plus dignes

Si vous osiez encor permettre à l’étranger

De venir vendanger impunément vos vignes.

Qui vous retient ? Ce n’est pas la peur du danger !

Le temps ne manque pas pour s’amuser et boire

Mais il n’est n’un qu’un temps pour la gloire! »

-« Vive le Roi ! s’écrièrent-ils tous ,

Touchés de ces reproches graves.

Nous sommes prêts à partir avec vous.

Oui ! vous pouvez compter sur nous. »

Et ne connaissant plus d’obstacle ni d’entrave,

Sans hésitation voilà nos douze braves

Qui tous endossent le harnais

Et qui suivent le Béarnais

Fidèles compagnons de sa gloire naissante

Et de ses périls quotidiens.

 

C’est ici que finit l’histoire intéressante

Des douze apôtres vendéens.

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