Ordinaires
Fête de l’Adoration : Fixée au 9 janvier pour Champ saint Père
Ce jour-là était considéré comme une fête d’obligation pour les catholiques. La journée commençait par une messe suivie par un “Salut du
Saint-Sacrement”. L’ostensoir restait en exposition sur le maître-autel et des équipes allaient se relayer toute la journée “en adoration”. Dans l’ordre : les hommes (pour leur permettre de rentrer au
travail, après un passage au bistrot), les “vieilles filles” pendant le repas, les jeunes filles puis les femmes. La journée se teminait par des vêpres suivies par un nouveau “salut du saint sacrement“
Les Rogations (Les Rouzins)
Les trois jours (un pour les foins, un autre pour les moissons et le dernier pour les vendanges) des Rogations il y avait procession au petit matin (6h30...)
à travers la campagne où l'on chantait les litanies des Saints. L'un des parcours, passait par le Champ de la Foire, empruntait le petit pont branlant du Pigré et revenait par la Nanté. Un second allait vers le Champ de la Croix,
Les Ribours, et retour par la Gare.. Le troisième allait vers la Nanté, le Champ de la Croix et reour vers l’eglise.
Certains se souviennent de la voix puissante du chantre Marcel NICOLEAU égrenant les litanies des saints.
La Fête-Dieu
A la Fête-Dieu il y avait 4 ou 6 reposoirs dans différents
quartiers(Haut-du-Bourg, Les Aurays, le Couvent, Mme Gendreau(?), Mme Dézamy, La Balourie) et ce, deux dimanches a la suite. Les façades des maisons étaient tendues de draps sur lesquels on avait épinglé fleurs et
verdure. Le sol, principalement aux abords du reposoir, était décoré de motifs faits de pétales de roses, marc de café, sciure et fenouil,avec pour maître d’oeuvre une religieuse , véritable artiste
Après la messe, une procession s’organisait, enfants de choeurs avec croix et chandeliers en tête, suivi des enfants, des enfants de Marie*** avec leur écharpe bleue, puis des fidèles. Sur le chemin,
on chante : Lauda sion... En queue, le prêtre présentant l’ostensoir, avançait sous un dais, porté par quatre éminents hommes catholiques. Ils étaient précédés par des jeunes lançant, sur signal, des
pétales de roses...A chaque reposoir, même cérémonie : prière, présentation de l’ostensoir aux fidèles , chants (tantum ergo...)
***Les enfants de Marie étaient des jeunes filles, choisies dès l’âge de 14 ans par le curé et les religieuse pour faire partie de ce
groupe. Lors d’une cérémonie, à la fin des Vêpres, elles recevaient à genoux, à la Sainte Table, une écharpe bleue qui marquait
ainsi leur appartenance. Elles rendaient cette écharpe à la veille de leur mariage. Plus tard, le terme “enfant de Marie” désignait tout simplement les jeunes filles de la chorale paroissiale
L’Evangélisation
le dimanche qui suivait la St Jean Baptiste, les mamans, souvent accompagnées par les marraines amenaient à
l'église les petits enfants nés dans 1’année pour les faire évangéliser C’était une bénédiction spéciale aux fonts
baptismaux, après les vêpres du dimanche. L’affaire était assez suivie car on accordait des pouvoirs spéciaux à cette cérémonie : “l’enfant n’aurait pas peur...,”
La grande communion ou la communion solennelle
A l’âge de 11 ans, les enfants étaient invités à faire leur “Grande
Communion” ou “communion solennelle”. Pendant l’année scolaire, ils allaient à l’Eglise, au Catéchisme. Là, le prêtre les interrogeait et
les faisait réciter le catéchisme . En fonction des résultats ils étaient classés. C’était un honneur pour une famille d’avoir son enfant classé premier...Le classement déterminait également qui allait être “son
camarade de communion”. Celui-ci devenait un personnage puisqu’il serait invité au mariage et , le cas échéant, au décès de son camarade
Les garçons portaient ce jour-là leur premier costume, avec brassard , croix et chapelet (ils recevaient
missel et chapelet en cadeau des parrain et marraine, en général). Les jeunes filles étaient habillées en véritables “petites mariées”( robes et voiles) . La tenue était immortalisée par une photo de
“communion” prise par un photographe professionnel, dans un studio des environs. Après la messe, les communiants ne rentraient pas chez eux : ils allaient manger chez les religieuses pendant que les
parents allaient faire la fête chez eux. A la cérémonie des vêpres, on offrait des couronnes à la Vierge (faites avec soins, à la maison avec lierre et fleurs de saisons) Le cantique était sur toutes les lèvres :
- Prends ma couronne, je te la donne,
- Au ciel, n’est ce pas, tu me la rendras
- Ce qui pouvait donner en patois :
- Prends ma couroune, i te la doune
- Si tu n’la vu pa, i la garde por ma.
Le 15 Août
Le jour de l'Assomption, procession à la Statue de la Vierge (en face du Rocher). Pour l’occasion, les
communiants de la “Grande Communion” re-sortait leurs tenues . Les bannières à la gloire de la Vierge flottaient au vent. Mr le Curé relisait la Consécration de Louis XIII de la France à la Vierge.
Extraordinaires
Il y avait aussi les fêtes organisées par la J.A.C.F. (Coupe de la joie, etc.) telle cette Fête de la Terre du
28 août 1949 : "Cette fête fut préparée au moins pendant un mois à l'avance ; tous les dimanches les jeunes se réunissaient soit pour faire des fleurs pour la décoration des chars et des bars soit pour
exercer les enfants et préparer les costumes. Dans la semaine qui précède la fête on se met au travail pour les chars, notre section en faisant deux. D'abord le char " Il était une bergère" fait uniquement
par les jeunes filles peu habituées à manier le marteau; elles surent faire la hutte de la bergère et installer une clotûre pour y mettre de véritable moutons. Pour le deuxième char "Meunier, tu dors,
des artisans avaient prêté leur concours...
Le 28 août arrive, dès 4 heures du matin nous retrouvons tout notre groupe de jeunes filles au
travail sur le terrain, occupées à décorer les bars. Le podium réalisé pour dire la messe fut bien apprécié du monde rural car il n'était fait que d'instruments de travail : l'autel était monté sur deux
barriques, le tabernaclke était une ruche, etc..."
Les Missions : elles pouvaient durer jusqu'à 4 semaines et déplacer les foules, principalement le
jour de la clôture où l'on érigeait généralement un calvaire.
En 1947 par exemple : "15 jours de mission par un froid intense - 10° C le jour de la clôture. Il fallut
dégeler l'eau bénite. Une statue du Christ-Roi fut conduite sur un chariot traîné par dix boeufs blancs jusqu'à la gare... Le parcours était garni de haies de verdure et de quatre arcs de triomphe".
|