Fils d'un instituteur laïc qui avait pris sa retraite à Champ-Saint-Père, Léon Martin y résida de 1912 au 31 décembre 1970,
date de sa mort. Il repose dans le cimetière de la commune, près de son père, sous une dalle anonyme, selon sa volonté.
Son père Pierre Martin était un ami de longue date de Georges Clemenceau; sur la fin de sa vie, le "Tigre" alors
qu'il venait régulièrement à Saint-Vincent-sur-Jard, aimait passer quelques heures chez ses amis à Champ-Saint-Père. Parmi les anciens élèves de l'école de la gare, certains se souviennent encore d'être allé avec leurs
maîtres, offrir des fleurs à notre prestigieux compatriote.
Instituteur laïc formé à l'école de Jules Ferry, dans la grande tradition républicaine des fondateurs de la IIIe République, Mr Martin Père avait élevé son fils dans cette tradition, dont il ne dévia jamais.
Après l'école primaire, Léon Martin (né le 19 septembre 1879 à Saint-Cyr-en-Talmondais) fit de bonnes études au Lycée de La
Roche-sur-Yon où il obtint le baccalauréat; il était en outre licencié en droit.
Après quelques années dans l'administration judiciaire, il fut mobilisé en 1914; blessé grièvement, il termina la guerre comme
lieutenant. Chevalier de la Légion d'Honneur et titulaire de la Croix de Guerre avec palme. Dès que remis de ses blessures, il avait été appelé au Cabinet de Clémenceau alors Président du Conseil et Ministre de la Guerre, en qualité
de secrétaire particulier. Il demeura dans ces fonctions jusqu'à la fin du Cabinet Clemenceau puis regagna Champ-Saint-Père qu'il ne devait plus quitter, sauf pour la période de la Libération.
Il fut un temps conseiller municipal avec Mr Trenit, maire mais ne postula jamais d'autre mandat, désirant vivre en dehors des
luttes politiques.
Célibataire, de caractère indépendant, il vivait simplement, de revenus modestes ; il avait accepté d'être nommé juge de paix
suppléant à Moutiers-Les-Mauxfaits, il le demeura jusqu'à la suppression de ce tribunal.
Léon Martin jouissait de la réputation d'un honnête homme, le trait dominant de son caractère étant la loyauté intellectuelle
et la fidélité à ses amis.
Dès 1940, il avait opté pour les idées de Résistance contre le Régime de Vichy, défendues par le Général De Gaulle...
En 1943 lorsque pour répondre aux instructions du Comité Français de Libération Nationale, on dut désigner en Vendée la
personnalité apte à devenir Préfet de la Libération, le choix se porta très rapidement et unanimement sur Léon Martin ; la proposition transmise au délégué en France du C.F.L.N. (qui était à l'époque Mr Michel Debré) fut agréée.
Pendant plusieurs mois, Léon Martin parcourut le département visitant ses amis pour la constitution du Comité départemental de
Libération et de son équipe préfectorale, au risque souvent d'être arrêté et déporté.
Enfin le 17 septembre 1944, jour de la Libération de La Roche-sur-Yon, il était intronisé dans ses nouvelles fonctions ; il y
demeura jusqu'au 14 juillet 1945.
(Renseignements recueillis auprès de Monsieur Alcide AUGUSTE qui résidait à Champ-Saint-Père dans la maison qui fut celle de
Monsieur MARTIN. Président de la Section départementale des Médaillés de la Résistance Française, Monsieur AUGUSTE était le mandataire de l'organisation "Libération Nord" qui vint contacter Léon MARTIN en octobre 1943).
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