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Le Champ Saint Père

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PERQUISITION CHEZ LE MAIRE DE GYVÈS

La commune du Champ-Saint-Père, qui s'était, dès le début de la Révolution, montrée hostile aux idées nouvelles, avait été signalée au directoire du district des Sables comme administrée par un “ennemi des institutions.”

Le 21 mars 1792, le maire du Champ-Saint-Père, de Gyvès, qui allait bientôt émigrer dépose devant le directoire des Sables. « Le 18 de ce mois, le maire des Moutiers, le sieur Boubier, et le juge de paix, le sieur Denogent, accompagnés d'environ trente hommes armés avec pistolets, fusils et baïonnettes, sont venus jeter la consternation dans mon bourg en se portant chez différents particuliers, entre autres le nommé Jacques Jaunet, officier municipal ; ils ont été plusieurs chez moi-même, chercher dans tous les appartements, en répandant contre moi les injures les plus atroces. »

Il est arrêté que cette plainte « sera communiquée à la municipalité des Moutiers pour y répondre sous deux jours »; sans attendre, il est « arrêté provisoirement ».

“La personne et les propriétés du sieur de Gyvès comme de tout autre citoyen étant sous la sauvegarde de la nation, il est fait expresse défense d'y porter atteinte, sous peine d'encourir pour les coupables les punitions prononcées par la loi (')”.

(1) CHASSIN - La préparation de la guerre en Vendée

 

SITUATION DU CLERGE

Comme dans beaucoup de cummunes de Vendée, Champ-Saint-Père eut dans son clergé un prêtre non assermenté, l'Abbé Georges Heydou, vicaire, et un prêtre juré, le Curé Pierre-Jean Thibaud. Le premier ayant refusé de prêter serment à la Constitution Civile du 26 décembre 1790 et se trouvant en butte à des persécutions de toutes sortes, s'embarquait le 11 septembre 1792 vers l'Espagne (Cordoue), où il mourut en 1799

Le second, "ne voulant plus être le ministre d'un culte proscrit par la nature et l'éternelle raison" abdiquait la prêtrise le 18 brumaire an II (8 décembre 1793) entre les mains du Conseil Général du District des Sables d'Olonne [Cf. Chassin].

La descente des cloches et l'enlèvement de l'argenterie de l'église eurent lieu le 20 janvier 1794.

Comme il ne fallait plus de terme "superstitieux" dans le langage, à partir du 22 février 1794, Le Champ-Saint-Père s'appela jusqu'à la fin de l'année 1795 : Champ-Perdu.

"Nous avons pensé qu'il était intéressant dans un pays gangrené comme la Vendée, de changer jusqu'au nom des lieux qui ont été souillés par la présence des brigands". (Convention Nationale. Séance du 20 Nivôse An II)

Aimé BIRET

Originaire de Champ-Saint-Père, où il naquit le 3 janvier 1767, Aimé-Charles-Louis-Modeste Biret, avoué, était venu s'installer aux Sables d'Olonne en pleine période révolutionnaire. Intrigant et débrouillard, il sut s'imposer et entra au conseil de la commune puis au directoire du District. Procureur-syndic courant 1792, ce fut surtout dans l'exercice de cette charge qu'il se fit remarquer par son zèle révolutionnaire. A la veille de l'Insurrection Vendéenne, la correspondance officielle de Biret est particulièrement suggestive. On lui doit un remarquable rapport adressé aux administrateurs du département sur l'état des esprits en janvier 1793.

Biret fut avant tout un déchristianisateur. Il s'en prit d'abord aux objets du culte, aux prêtres qui, intrus ou non, furent également déclarés suspects, enfin aux religieuses hospitalières des Sables qu'il destitua.

Il avait" fait décider par la Société populaire, dont il était président, la création d'un corps "d'apôtres sans-culottes" chargé d'aller combattre la superstition et le fanatisme dans les campagnes... et imagina d' imposer les frais de cet apostolat aux contribuables sablais en ordonnant une "collecte volontaire"...

La Convention décréta l'organisation du gouvernement révolutionnaire et la suspension de la constitution. Le procureur-syndic devenu agent national, se mit à épurer le personnel administratif.

La protection du conventionnel Fayau lui valut toute la confiance du Comité du Salut Public et l'investit d'une sorte de dictature dans le ressort du district des Sables. Il en profita pour faire exécuter les mesures les plus révolutionnaires non seulement contre les "aristocrates" et les "brigands" mais encore contre ses collègues suspects de "modérantisme".

Il finit par se rendre impopulaire et en avril 1794 il fut dénoncé comme "égoïste" (Biret avait trouvé le moyen de s'enrichir en se faisant adjuger à vil prix des biens d'émigrés) aux délégués du Comité du Salut Public. Le 20 avril il fut destitué. L'accusé, qui se sentait protégé par ses états de service comme terroriste, finit par se faire acquitter, après neuf mois d'emprisonnement préventif.

A sa sortie de prison, Biret, devenu thermidorien, fut réintégré dans l'administration des vivres à La Rochelle où il fut nommé receveur principal des droits réunis en novembre l800. L'ancien terroriste Sablais afficha un bonapartisme ardent sous le Consulat. Son zèle fut tel qu'il obtint la place de juge de paix à La Rochelle sous l'Empire. Il devint alors un "chaud clérical" et composa même un ouvrage intitulé "Le christiansme en harmonie avec les plus douces affections de l'homme".

L'Empire tombé, Biret fut des premiers à anathématiser "Monsieur de Buonaparte" et à crier "Vive le Roi". Il composa une réfutation de l'Emile de Jean-Jacques Rousseau avec en appendice un "Eloge historique de Louis XVI" !

Les idées de "Cassius" Biret s'étaient on le voit, beaucoup amendées depuis 1791 Il mourut à Paris le 23 octobre 1839.

(D'après H. Bourgeois)


Sa valeur comme juriconsulte et administrateur est prouvée par la publication d'un nombre énorme de livres de droit dont les principaux ont eu le plus grnd succès dans l'Encyclopédie BORET

ROBIN DES BARAUDIERES

La-Fuie-anciennement-les-BurandieresLouis Benjamin Robin des Baraudières, dont le père était de Fontenay, naquit le 24 septembre 1764 à Champ-Saint-Père, où sa mère possédait la propriété des Baraudières dont ils avaient pris le nom. Vicaire aux Essarts en 1791, il refusa le serment prescrit par la Constitution civile et se retira dans sa famille. Ayant appris que quelques gentilshommes, inquiets de la tournure que prenaient les événements, se réunissaient au château de la Proutière, près de Poiroux, il se joignit à eux.

Le châtelain de la Proutière, M. de Lézardière, était l'instigateur de ces essais de contre-révolution. Le 28 juin I791, les conjurés accompagnés de paysans en armes, résolurent de s'emparer, par surprise, des Sables, qu'ils croyaient sans garnison. Mais arrivés au moulin Moizeau, ils apprirent que le district, prévenu par un traître, envoyait 400 hommes à leur rencontre. A cette nouvelle, ils se dispersèrent. Les soldats incendièrent le château de la Proutière, et ramenèrent aux Sables quelques gentilshommes prisonniers.

L'abbé Robin ne fut pas pris, mais activement recherché aussi songea-t-il à émigrer
Il fut arrêté à Barbâtre, avec quelques gentilshommes qui partaient pour l'île de Jersey (ses amis l'avaient surnommé "La Bête ombrée du nom d'un jeu de cartes qu'il affectionnait). Il répondit entre autres choses à ce moment-là, que, comme "il est question d'exiler les prêtres, il trouvait plus doux pour lui cet exil volontaire qu'un exil forcé... Sa seule intention était, en attendant le calme, de "mener une vie tranquille et privée, son seul but étant la paix". Il consentirait cependant à rester en France si on voulait la lui promettre dans sa patrie. Ces bonnes paroles le firent relâcher par un non-lieu, plus tôt que ses compagnons.

Pourquoi abandonna-t-il si vite d'aussi belles dispositions et alla-t-il s'implanter très peu de temps après à La Boissière-des-Landes dont le curé, M. Bonnaud, avait prêté le serment ? Si l'on en croit le maire du lieu, dès le deuxième jour de son arrivée, son esprit malveillant commença à percer, et Rayneau lui refusa catégoriquement , malgré ses menaces, l'entrée de la maison curiale.

Robin ne s'emménagea pas moins dans une autre maison, la Ménardière. Au titre de curé de la Boissiere, il maria, baptisa, inhuma et n'oublia pas surtout de percevoir le boisselage sur les habitants. Cette manière d'agir devait déplaire à certains et déplut. On le dénonça, vers le milieu du mois de décembre 1791, au District et au Département...

La commune de la Boissiere devint le théâtre de trois attentats consécutifs contre son maire. Celui-ci se transportant le 20 février, à la foire des Moutiers, fut assailli sur la route, par deux domestiques de Fayolles de Saint-Vincent, ami de Robin ; ils le rouèrent de coups de bâton, le renversèrent, et ils l'auraient étranglé sans l'arrivée de trois autres personnes, qui le dégagèrent des malandrins qui le piétinaient
Le lendemain, ils étaient trente pour recommencer pareille besogne, mais ils ne purent retrouver leur victime de la veille ; elle se soignait. La même tentative fut essayée encore le 22, sans plus de réussite...
M. Robin étant considéré comme la cause première de ces violences, un mandat d'amener contre lui et contre les deux auteurs de l'attentat et signé par le Directoire, est adressé au juge de paix de Poiroux. Celui-ci s'empresse de lancer contre Robin cet "audacieux réfractaire", un mandat d'arrêt, mesure qu'appuya le district des Sables.
"Signalement du sieur Robin : "Taille de 5 pieds 1 pouce environ, cheveux et sourcils rouges, bouche et nez moyens, figure ronde, visage taché de rousseurs".

Mais la gendarmerie ne put s'emparer de l'abbé. Il trouva asile dans une riche famille anglaise, où il disait la messe, prêchait et enseignait le français...

En 1801, M. Robin, après avoir séjourné quelque temps à Paris, vint chez Mme de la Salle-Lézardière, à la maison noble de Malcôte. Il disait la messe dans la chapelle, et le dimanche, à Champ-Saint-Père, à la demande des paroissiens. Il était de fait curé de cette paroisse en 1802. On continuait cependant à l'appeler M . l'abbé. Il n'habitait pas le presbytère, mais une propriété qu'il avait achetée, nommée la Brunetiere.
Le nouveau curé fournit encore une longue carrière, car il ne donna sa démission qu'en 1829, et mourut l'année suivante. Il fut enterré à la porte de la sacristie.


Durant les Cent jours, M. Robin eut un instant de célébrité, II fut réputé comme un des "neuf individus très dangereux", dont l'expulsion est commandée au préfet impérial de la Vendée en 1815 (Archives Nationales F7 48lM-1). Cette explusion n'eut pas le temps d'être exécutée M. Robin ayant manifesté ses préférences politiques.(D'après A. Baraud et G. Loquet)

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